D’après une annonce faite mercredi par le président du Conseil italien Matteo Renzi, un décret avalisant la possibilité de nationaliser provisoirement l’aciérie Ilva a été adopté. Cette industrie est considérée par certains spécialistes comme l’une des plus polluantes du continent européen.
C’est à l’issue d’un Conseil des ministres que M. Renzi a annoncé cette décision à la presse : « L’Ilva passera sous administration extraordinaire en janvier », a-t-il déclaré. Ajoutant que « cette mesure sera en vigueur étalée sur une période de 18 à 36 mois ». Cette nationalisation provisoire a pour but de restructurer l’aciérie de sorte qu’elle puisse être reprise par la suite. Située à Tarente (sud), cette unité industrielle avait d’ores et déjà été placée sous la responsabilité d’un administrateur pour cause de problèmes liés à la pollution et de poursuites judiciaires. A noter que l’Ilva dispose de 14 000 employés au sein d’une région sinistrée.
Le groupe comportant l’aciérie Ilva appartient à hauteur de 90 % à la famille Riva, qui, selon les médias locaux, est farouchement opposée à toute procédure de nationalisation. Cette famille serait même prête à aller en justice à ce propos. Touchant en même temps à plusieurs domaines (économie, environnement, justice et social), cette affaire s’annonce difficile. Vers la fin du mois dernier, le sidérurgiste ArcelorMittal en partenariat avec l’italien Marcegaglia avait proposé de reprendre l’aciérie Ilva par le biais d’une offre non-contraignante. Le groupe propriétaire dispose d’un délai d’un mois pour donner suite à cette offre.
L’année dernière, Ilva a produit 5,7 millions de tonnes d’acier. Les autorités européennes ont exigé à ce groupe d’effectuer des travaux en vue de réduire ses émissions polluantes et d’assainir ses installations. Un chantier dont la facture est estimée à 1,8 milliard d’euros (2,2 milliards de dollars) alors que le groupe est déjà lourdement endetté.