La justice espagnole a décidé lundi de renvoyer l’infante Cristina d’Espagne devant un tribunal pour des délits fiscaux dans une affaire de fraude et de trafic d’influence impliquant son époux. Il s’agit de la première comparution en justice d’un membre de la famille royale.
La décision du magistrat José Castro en charge de l’affaire, donne une suite favorable à la requête de l’organisation « Manos Limpias », (mains propres), qui s’est constituée partie civile estimant que l’infante Cristina devait également comparaitre, alors que le parquet avait demandé un non-lieu.
Le magistrat a ordonné le dépôt de fortes cautions, 2.9 millions d’euros pour l’infante Cristina et 14.9 millions pour son mari Inaki Urdangarin. Au total 17 personnes comparaîtront devant le Tribunal de Palma aux Baléares dans le cadre de ce scandale révélé il y a de cela quatre ans. Il porte sur des malversations d’une société à but non lucratif, Noos, présidée par le mari de l’infante, soupçonné d’avoir utilisé sa position au sein de la famille royale pour décrocher des contrats aux îles Baléares et à Valence. Les détournements, par le biais de surfacturations, pourraient atteindre 6.1 millions d’euros.La justice espagnole considère que l’infante a notamment collaboré avec son mai. Le procureur a déjà requis 19 ans et six mois de réclusion pour le mari de l’infante.
La Maison Royale s’est contentée de déclarer qu’elle respectait les décisions de justice. Cette affaire survient à un mauvais moment pour le nouveau monarque espagnol Felipe VI, le frère de l’infante Cristina, qui tente de reconquérir le cœur des Espagnols après de nombreux scandales ces dernières années qui ont impliqué la monarchie.