L’UPTA (Union de professionnels et travailleurs indépendants) estime qu’entre 65 000 et 70 000 magasins, bars et restaurants, pour la plupart des affaires familiales, seront contraints de fermer à cause de la hausse de loyer prévue à partir du mois de janvier prochain.
Cette augmentation est le résultat de la réforme de la législation espagnole par le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez en 1994.Elle accordait un délai de 20 ans aux locataires et aux bailleurs pour se mettre d’accord de manière à rapprocher les locations antérieures à 1985 aux prix du marché. En attendant, la législation continuerait à être appliquée,avec la hausse des loyers instituée en 1964 par le dictateur Francisco Franco pour protéger le petit commerce, quand l’Espagne était relativement isolée du reste de l’Europe.
Au terme de cette période de transition de 20 ans, il s’avère que, sur les quelque 200 000 magasins, bars et restaurants concernés, beaucoup ne sont pas parvenus à un accord avec leurs propriétaires. Selon l’UPTA, 200 000 emplois sont menacés car chacun des 65 000 à 70 000 magasins qui devraient fermer, emploie environ 3 personnes. Pour la plupart, il s’agit de personnes d’âge moyen ou avancé qui auront davantage de difficultés à trouver un emploi.
Les retombées devraient également se ressentir sur le tourisme. Beaucoup de ces magasins sont mentionnés dans les guides touristiques et incarnent l’histoire des quartiers des villes espagnoles. C’est le cas du magasin de poupées artisanales Asi situé sur la grande artère commerciale du centre de Madird Gran Via, ouvert depuis 1942. Certaines de ces poupées sont vendues près de 300 euros. La députée socialiste Patricia Blanquer a proposé mercredi dernier devant le Congrès, la Chambre basse du Parlement espagnol, un nouveau moratoire négocié de cinq ans.