La tentative du gouvernement portugais de privatiser la compagnie aérienne TAP se heurte à une opposition farouche de l’opposition, mais également des syndicats. Ces derniers ont lancé un mot d’ordre de grève qui doit démarrer en pleine période de fêtes, du 27 au 30 décembre.
Le gouvernement portugais a décidé à la mi-novembre de mettre en vente 66% du capital de la TAP. Plutôt que des recettes importantes, l’Etat portugais est à la recherche d’investisseurs à même d’assumer le passif de la compagnie, évalué à près d’un milliard d’euros, et la recapitaliser pour financer son développement. German Efromovich, propriétaire de la compagnie colombienne Avianca, un consortium formé par les hommes d’affaires américain Frank Lorenzo et portugais Miguel Pais do Amaral, la maison-mère d’Air Europa Globalia ainsi que le fondateur de la compagnie brésilienne Azul, l’Américano-brésilien David Neeleman, sont cités parmi les repreneurs possibles.
Incapable d’y injecter des capitaux en raison des règles européennes, le gouvernement portugais affirme agir ainsi en vue de sauver une entreprise stratégique pour le tourisme national. L’opposition condamne la perte d’un grand pilier de la souveraineté nationale. La grève annoncée par les syndicats risque d’empêcher la compagnie d’atteindre ses objectifs de résultats financiers. Chaque jour de grève coûte 8 millions d’euros en période de vacances qui s’ajouteront aux 25 millions d’euros que les conflits sociaux de cette année ont déjà coûtés à la compagnie aérienne portugaise.
La tentative de privatisation de la TAP par le gouvernement est la deuxième du genre après un précédent échec en décembre 2012.Elle est considérée comme la première compagnie européenne pour les liaisons avec le Brésil après avoir dégagé en 2013 un bénéfice net de 34 millions d’euros pour la cinquième année consécutive.