L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) a révélé jeudi une baisse des prix à la consommation au mois de novembre de 0.2% et renforce les craintes d’une spirale de déflation dans le pays.
Entre novembre 2013 et novembre 2014, les prix à la consommation n’ont progressé que de 0.3%, exactement la même progression qu’au sein de la zone euro dans son ensemble. Mais l’élément le plus inquiétant pour les économistes est que l’inflation « sous-jacente » a reculé de 0.2% par rapport à novembre 2013.
C’est une première pour cet indicateur que l’INSEE utilise depuis 1990 et censé mieux refléter « la tendance de fond de l’évolution des prix » étant donné qu’il se calcule hors tarifs réglementés (gaz, électricité), effet de la fiscalité (TVA, …) ou des matières premières (pétrole, …) et des produits frais. Le scénario que pourrait induire cette tendance à la baisse, et craignent la plupart des économistes, est que les consommateurs diffèrent leurs achats et les entreprises leurs investissements parce qu’ils anticipent une chute des prix. Les entreprises seront alors incitées à arrêter d’embaucher, voire à licencier, et à compresser les salaires, entraînant une mécanique de baisse régulière et auto-entretenue des prix.
Des politiciens sont déjà montés au créneau pour réclamer un changement de cap de la politique économique française et européenne. Mais cette théorie d’une spirale de la baisse des prix n’est pas partagée par l’ensemble des économistes. Le spécialiste de l’histoire économique Jean-Marc Daniel a rappelé que l’année 1998 a été une « année de croissance exceptionnelle » en France alors que les prix n’avaient progressé que de 0.3%, une faible progression due, comme cette année, à une baisse des prix du pétrole.