Isabel dos Santos, fille aînée du président angolais Jose Eduardo Dos Santos et femme la plus riche du continent africain, a annoncé dimanche dernier une offre d’achat de 1.2 milliard d’euros pour la holding Portugal Telecom SGPS qui détient une participation minoritaire (25.6%) dans l’opérateur brésilien Oi. La femme d’affaires n’en est pas à son coup d’essai avec l’ancien colonisateur aujourd’hui en mal de croissance et d’argent public.
Agé de 41 ans après avoir bénéficié d’une formation d’ingénieure au Kings college de Londres, Isabel Dos Santos possède déjà des participations dans des banques telles que BIC ou BPI, dans la société pétrolière Galp, dans les télécommunications avec le câblo-opérateur Nos ainsi que divers biens immobiliers, notamment dans la région de Cascaïs, une station balnéaire chic aux alentours de Lisbonne. Son dernier projet d’acquisition révélé dimanche offre un prix de 1.35 euro par action, ce qui valorise Portugal Telecom SGPS à 1.2 milliard d’euros. Isabel Dos Santos n’est qu’une des candidats, à travers le groupe télécom portugais Nos dont elle est actionnaire, qui convoitent les actifs de l’opérateur historique portugais. Plusieurs observateurs la soupçonnent de vouloir bâtir un « empire dans les télécoms allant du Portugal jusqu’au Brésil ».
Avec une fortune estimée à 3.7 milliards de dollars selon le site du magazine Forbes, Isabel Dos Santos s’est toujours refusée au monde de la politique, une carrière qui lui était rendue inenvisageable du fait de sa naissance en Azerbaïdjan, à Bakou, en dehors des frontières de son pays. Elle parvient lentement à se défaire, notamment au Portugal, de son image de fille du président de l’Angola, un pays où se mêlent argent public et patrimoine privé, pour gagner l’image d’une femme d’affaires.