Depuis le début de ce mois, Alex Younger, un diplômé d’économie de 51 ans est le nouveau patron du SIS (Service Secret de Renseignements) britannique, alias MI6, le puissant et très secret service de renseignements extérieurs de sa Majesté. Il aura entre autres la lourde tâche de redorer le blason des services secrets, éclaboussés par des accusations de complicité de torture, d’écoutes téléphoniques et par l’affaire des armes de destruction massive en Irak qui a été l’objet d’un rapport par les services secrets, jugé par la suite infondé, et utilisé par l’administration Blair pour justifier l’invasion de l’Irak.
Ancien militaire, Alex Younger est entré au MI6 en 1991. Selon le Foreign Office, le ministère de tutelle du MI6, a progressivement gravi les échelons jusqu’à occuper, ces deux dernières années, le poste de chef des opérations mondiales de l’agence. Il notamment occupé des postes en Europe, au Moyen-Orient, en Afghanistan et dirigé les opérations du MI6 visant à assurer la sécurité des Jeux Olympiques de Londres en 2012.
Dirigeant populaire dans le milieu du renseignement, Alex Younger a été choisi par le Premier ministre David Cameron pour succéder à John Sawers à un moment crucial pour la Grande-Bretagne. Le niveau d’alerte de sécurité du pays a été relevé à « grave » face à la menace d’attentats liée aux groupes djihadistes comme l’Etat islamique avec en suspens des dossiers brûlants comme la Syrie, l’Irak ou encore l’Ukraine.
Toutefois cette nomination peut également être associée à ce que plusieurs observateurs ont remarqué ces derniers temps et qui ressemble à s’y méprendre à une campagne de relations publiques. D’anciens hauts responsables du MI6 porteurs d’une vision « plus nuancée » sur les pratiques des services de renseignements, ont fait leur apparition dans les médias.