Le président burkinabé, Blaise Compaoré a vraisemblablement déjà lancé sa campagne électorale pour les présidentielles de novembre 2015.
Compaoré a réussi un premier coup pour sa prochaine candidature, en faisant adopter mardi, en session extraordinaire du Conseil des ministres, un projet de loi portant sur la révision de la Constitution.
En fin de parcours, le projet de loi sera soumis pour adoption à l’Assemblée parlementaire (parlement) qui convoquera à son tour, un référendum pour trancher sur la révision de la Constitution.
En cas de révision de la Constitution, un projet vivement contesté par les partis de l’opposition, l’actuel Chef de l’Etat sera autorisé à postuler pour un nouveau mandat présidentiel.
Parmi ses détracteurs les plus farouches, Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, assure que son parti et ses autres alliés au sein de l’opposition, feront «tout pour faire échouer ce projet», mais c’est sans compter avec les soutiens dont jouit le président Compaoré à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
L’actuel président burkinabé a, à son actif, des atouts majeurs, dont un large soutien populaire pour avoir instauré la démocratie et immunisé le pays contre toutes les menaces externes. Il a aussi la confiance des chefs des tribus ayant traditionnellement leur mot à dire en matière de gouvernance du pays.
Cet homme qui a accédé au pouvoir en 1987 après la disparition du jeune président marxiste, Thomas Sankara, a non seulement réussi à pacifier le pays, mais il l’a placé sur la voie de la démocratie après avoir mené une large campagne, dans les années 90, pour la libéralisation de l’économie et le développement du Burkina Faso.
La majorité des burkinabés craint en effet, en cas de changement au sommet de la hiérarchie étatique, d’être contaminée non pas par l’épidémie Ebola qui fait des ravages juste à côté du Burkina, mais surtout par le spectre du terrorisme et de la violence qui sévit dans plusieurs pays du voisinage, notamment au Mali, au Nigéria, au Niger et en Centrafrique.
Au plan régional, le président Compaoré jouit d’une grande estime aux yeux de ses pairs africains, pour ses bons offices et ses médiations souvent fructueuses dans les conflits et les foyers de tension qui prévalent dans la région notamment au Mali, au Togo, en Guinée et en Côte d’Ivoire. En 2008, le président Burkinabè a même reçu le prix Galileo pour la médiation des conflits ethniques et sociaux.