L’Allemagne et la France se sont engagées lundi à adopter des positions communes pour stimuler les investissements et relancer la croissance en Europe. Une proposition commune devrait bientôt être faite par les gouvernements des deux pays dans ce sens.
Cet engagement a été pris à l’occasion de la visite à Berlin des ministres français de l’Economie Emmanuel Macron et des Finances Michel Sapin. Il constitue un succès pour la France puisqu’elle mène l’Allemagne à lâcher du lest sur son objectif de réduction de son déficit public à zéro en 2015, ce qui serait une première depuis 1969, pour engager des dépenses supplémentaires.
Ce revirement de la politique allemande s’explique en partie par le ralentissement économique du continent qui semble avoir rattrapé l’Allemagne. Les principaux organismes de recherche économique du pays ont appelé à une politique de relance des investissements après la révision à la baisse la semaine dernière par les autorités du pays de leurs objectifs de croissance à 1.4%.Mais pour éviter de creuser plus que nécessaire son déficit, l’Allemagne entend favoriser au maximum l’investissement privé.
Mais au-delà de la rupture de Berlin avec sa réticence à relancer les investissements, aucune avancée spectaculaire n’est promise. Le bilan de la conférence commune des ministres français et de leurs homologues allemands Sigmar Gabriel de l’Economie et Wolfgang Schaüble des Finances, ne fait mention d’aucun objectif chiffré des investissements allemands, objectif que le ministre français de l’Economie avait avoué au quotidien conservateur allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung » estimé à 50 milliards d’euros contre 50 milliards d’économies réalisées par la France. La concession est donc maigre pour la France qui aurait certainement préféré voir déjà posées les bases d’un grand plan européen de relance.