Dans une interview dimanche à la BBC, le président sortant de la Commission européenne José Manuel Barroso a jugé contraire aux règles de l’Union européenne la nouvelle règlementation sur l’immigration que le Premier ministre britannique David Cameron entend faire adopter.
Avec cette réaction, la polémique suscitée par le projet controversé de David Cameron de faire baisser les flux totaux annuels d’immigration à moins de 100 000 personnes, dépasse les frontières de la Grande-Bretagne. La polémique a été renforcée par la publication, dimanche par le Sunday Times d’un article qui annonce un plafonnement par le gouvernement britannique du nombre d’entrées de travailleurs non qualifiés avec une limitation de la distribution des numéros d’inscriptions à l’ « assurance nationale » nécessaire pour toucher des allocations. Par ailleurs, ces numéros pourraient être attribués pour une période limitée afin d’éviter que des Européens n’entrent au Royaume-Uni et y réclament indéfiniment des allocations.
Pour José Manuel Barroso, cette règle va à l’encontre du principe élémentaire d’équité alors que 1.4 million de Britanniques vivent librement dans d’autres pays de l’Union européenne. Mais dans un souci d’ouverture, le président de la Commission européenne qui doit quitter ses fonctions le mois prochain rappelle la disposition de l’Union européenne à discuter de la lutte contre la fraude aux allocations et contre les mariages de complaisance, mais pas du principe de la libre circulation.
Alors que les dernières statistiques estiment à 243 000 le flux annuel d’immigrants en Grande-Bretagne, la mesure proposée par David Cameron est perçue comme une manœuvre politicienne pour contrer le parti xénophobe UKIP, qui séduit de plus en plus l’aile la plus eurosceptique du parti conservateur, à l’approche des élections de mai 2015.