Le président catalan Artur Mas a confirmé mardi en conférence de presse que le processus d’autodétermination de la Catalogne ne se fera pas comme prévu, suite à la suspension du Tribunal constitutionnel de Madrid.
Pour se conformer à son engagement de demeurer dans la légalité, Artur Mas envisage un processus participatif. Il a également laissé entrevoir la possibilité d’élections plébiscitaires qui serviraient à reconfirmer le résultat du « processus participatif ». Quoi qu’il en soit, l’organisation d’un scrutin le 9 novembre prochain est déjà compromise par le retard pris par certaines étapes de la préparation d’un vote, comme la publication de la liste de votants ou encore des établissements où seront placées les urnes et la désignation des personnes chargées de surveiller le scrutin.
Mais les déboires du président catalan, qui se retrouve dans une posture délicate, ne s’arrêtent pas là. Une réunion lundi soir avec les responsables des différentes formations favorables au référendum a confirmé la fracture du consensus entre eux. Ses alliés du parti indépendantiste ERC (Gauche républicaine de Catalogne), qui avait fait un bon score lors des élections régionales de 2012, veulent défier Madrid et la loi en organisant, malgré la décision du Tribunal constitutionnel de Madrid, la consultation sur l’indépendance de la Catalogne. Le parti indépendantiste veut un durcissement du conflit et parle de désobéissance civile.
Madrid, par l’intermédiaire de son chef de gouvernement Mariana Rajoy, a renouvelé son appel au dialogue, mais dans le respect de la loi. Le gouvernement conservateur espagnol refuse de laisser à la Catalogne, une région espagnole à l’identité fortement marquée et qui produit un cinquième de la richesse nationale, le droit de se prononcer seule sur une éventuelle sécession.