Une grève a eu lieu entre 7 et 11 heures lundi parmi le personnel du service public de santé britannique. Ce mouvement, qui a été suivi par près de 500 000 salariés du NHS (National Health Service), est la première du genre dans le pays depuis 32 ans, pendant les années Thatcher.
Cet arrêt de travail a concerné l’ensemble du personnel hospitalier, des infirmières aux ambulanciers en passant par le personnel de nettoyage et des ergothérapeutes. Même le syndicat des sages-femmes a appelé à la grève, une première en 133 ans d’existence. Le personnel du service public de santé entendait ainsi protester contre le refus de Jeremy Hunt, le ministre britannique de la Santé, d’augmenter leurs salaires comme l’a recommandé une commission indépendante.
Dans le cadre de sa politique d’austérité, le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron a gelé les salaires de la fonction publique, dont ceux du NHS, depuis 2010. La situation a légèrement évolué après la concession, mais avec plafonnement à 1%, des augmentations depuis 2012.La patience du NHS a été poussée à bout par la décision de Jeremy Hunt d’accorder cette hausse cette année, avançant un coût financier de 636.3 millions d’euros, inenvisageable alors que la demande de soins, et donc les dépenses, ne cesse d’augmenter.
La situation devient de plus en plus insupportable pour les agents publics qui ont perdu entre 8 et 12% de leur pouvoir d’achat depuis 2010, entre leurs salaires qui stagnent et les prix, entre autres, de l’énergie et des transports qui flambent. Une enquête du NHS a révélé qu’un employé sur cinq a dû accepter un second emploi pour pouvoir joindre les deux bouts du mois et qu’un sur deux recourt au crédit pour terminer le mois.