Alors que l’enquête sur le crash du vol AH 5017 d’Air Algérie survenu au Mali, avance doucement, la théorie qui s’impose de plus en plus parmi les experts aéronautiques est celle d’un givrage des sondes moteurs, ce qui suggère que les pilotes n’auraient pas eu conscience d’une perte de vitesse de l’appareil avant son décrochage.
Le BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses) français a publié un rapport d’étape très sommaire le 20 septembre dernier qui n’a permis d’aboutir à aucune piste privilégiée et dans lequel il explique que l’avion a décroché après une perte de vitesse non détectée par l’équipage.
Selon l’hypothèse des experts, le givrage des sondes moteurs, conçues pour donner des informations aux calculateurs des moteurs concernant la pression totale, la pression statique et la température, aurait faussé les informations communiquées et la poussée du moteur n’aurait alors plus été adaptée. Le départ en vrille, de nuit et dans de mauvaises conditions météorologiques, aurait été fatal.
L’enquête officielle pour sa part en est encore au décryptage des deux boîtes noires de l’appareil, dont l’une est jusqu’à présent inutilisable. Cette mission essentielle a été confiée depuis le 19 septembre dernier à un expert scientifique de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) spécialisé dans la lecture des boîtes noires. Deux procédures françaises ont été ouvertes, à savoir l’enquête judiciaire et le processus des indemnisations. Les responsabilités des différents intervenants, constructeur, exploitant, affréteur, sont encore à déterminer.
Le 24 juillet dernier, à 1h47, le vol AH 5017 d’Air Algérie qui avait décollé de Ouagadougou à destination d’Alger s’écrasait dans le nord du Mali, à 80 kilomètres au sud-est de Gossi, causant la mort de 116 personnes. L’appareil, un MD 83 de la société McDonnell Douglas était exploité par la compagnie espagnole Swiftair.