Au vu des arrivées incessantes de réfugiés sur son territoire, l’Allemagne a dû prendre des mesures exceptionnelles. Son gouvernement est même allé jusqu’à alléger son droit à la construction de sorte à permettre l’hébergement des réfugiés dans des bureaux ou des zones industrielles. Ce pays figure parmi les principales destinations de réfugiés en Europe en raison notamment de son marché de l’emploi aux multiples opportunités et de la solidité de son économie. Les statistiques sont éloquentes : sur huit premiers mois de cette année, l’Allemagne a reçu pas moins de 115 000 demandes d’asile.Selon les spécialistes, ce chiffre grimpera à environ 200 000 demandes d’ici fin 2014, autrement dit le quadruple du nombre de demandes d’asile en 2011.
Toutefois, la porte-parole de l’organisation catholique Caritas, Claudia Beck, estime que « l’Allemagne est mal préparée vu que certaines communes sont confrontées à de réelles difficultés ». A noter que Caritas dispose de 144 centres d’accueil pour les réfugiés. En parlant des communes allemandes, certaines, du fait de la chute du nombre des réfugiés au cours des années 2000, ont transformé leurs infrastructures d’accueil d’antan en d’autres structures suivant les priorités. La situation actuelle les oblige donc à faire preuve de créativité. A titre illustratif, Cologne a décidé d’accueillir 200 réfugiés dans un vaste magasin de bricolage vide.
Dans ce contexte, l’on peut aisément comprendre l’appel pressant d’Ulrich Maly, président de l’Association des villes allemandes. « Nous avons besoin d’un programme d’urgence de l’Etat fédéral et des Länder avec des mesures effectives rapides », a-t-il plaidé. De son côté, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, semble appeler d’autres pays à l’aide estimant que « nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes de pauvreté du monde dans notre pays ».