Trois ans après sa création et alors que se tient aujourd’hui une conférence ministérielle sur la stabilité et le développement en Libye, la MANUL, la Mission des Nations unies en Libye, peint un sombre tableau de la situation dans le pays, suite à la première visite, la semaine dernière, de Bernardino Leon nouveau chef de la mission onusienne.
La transition démocratique a totalement ébranlé le processus politique, menant le pays au bord de la guerre civile. Pour le chef de la MANUL, la situation à cette crise passe par un « dialogue inclusif ». C’est dans ce sens que Bernardino Leon a rencontré toutes les parties, à Tobrouk, al-Baida, Tripoli, Misrata et Zintan, lors de cette visite.
Mais cet appel au dialogue est loin de trouver un écho favorable chez les autorités libyennes. Le représentant de Tripoli aux Nations unies Ibrahim Dabbashi a indiqué que son gouvernement refusait d’être mis sur un pied d’égalité avec les « groupes armés ou illégaux » avec lesquels aucun dialogue n’est possible sans une mise en œuvre des décisions des institutions de l’Etat, à savoir le gouvernement installé à Tobrouk et la Chambre des Représentants, le nouvel organe législatif composé de 200 membres.
Plusieurs pays de la région ainsi que des organisations internationales sont représentés à Madrid. L’objectif de cette rencontre est de répartir les rôles au service de la stabilité de la Libye et le soutien du leadership des Nations Unies dans la médiation internationale pour trouver une solution négociée à la crise dans ce pays d’Afrique du Nord.
Sur le terrain, la situation sécuritaire est loin de s’améliorer. La journée de mardi a été marquée par de violents combats à Benghazi entre les forces du général Khalifa Haftar et des milices islamistes faisant neuf morts et une trentaine de blessés.