Les derniers sondages donnent les partisans et les opposants de l’indépendance de l’Ecosse au coude à coude. A une semaine du référendum sur la question, les conséquences politiques, diplomatiques et économiques d’une victoire du oui sont différemment appréhendées des deux côtés.
Les deux camps y vont chacun de son scénario en cas de victoire du oui au référendum. Selon Alex Salmond, le Premier ministre écossais et leader de la campagne pour l’indépendance, l’Ecosse indépendante conservera la même monnaie, son appartenance à l’Union européenne et sa souveraine, la reine Elizabeth II.
Mais la réalité pourrait bien être toute autre. Tout d’abord, aucun changement spectaculaire ne devrait être constaté dans l’immédiat. Une victoire du oui ne ferait que donner le coup d’envoi de négociations particulièrement complexes pour aboutir à l’indépendance de l’Ecosse pour laquelle le SNP (Parti national écossais) d’Alex Salmond a d’ores et déjà arrêté la date du 24 mars 2016.
La future situation économique suscite encore plus d’interrogations. Londres refuse à l’Ecosse le droit de continuer à utiliser la livre sterling comme monnaie, refusant, comme l’a rappelé hier encore le patron de la Banque d’Angleterre Mark Carney, une union monétaire sans union politique. Le point le plus délicat sur le plan économique sera certainement la répartition des richesses pétrolières de la Mer du Nord. Si l’on se base sur une distribution géographique suivant la ligne de partage des eaux de pêche, l’Ecosse devrait hériter d’un domaine qui lui procurera 91% de ses revenus.
Bien que nationaliste, le SNP se vante d’un sentiment pro-européen, contrairement au gouvernement britannique qui a promis un référendum sur l’appartenance du pays à l’Union européenne. Le Parti national écossais voudrait donc que l’Ecosse indépendante fasse partie de l’Union européenne, mais son processus d’adhésion risque d’être particulièrement fastidieux à l’instar de plusieurs autres pays européens.