Les habitants de la Barceloneta, le quartier historique de Barcelone en bord de mer, manifestent par centaines et en famille depuis la mi-août pour exprimer leur ras-le-bol face à la croissance du comportement « antisocial » des touristes étrangers.
Le quartier densément peuplé de la Barceloneta a profité de la transformation spectaculaire de la ville en vue des Jeux Olympiques de 1992. Sa plage est devenue l’un des lieux les plus touristiques de Barcelone. Mais l’afflux de touristes a également eu ses travers. Fêtes illégales, beuveries, cris, tapages nocturnes ont entretenu un malaise palpable pendant plusieurs années avant que la publication de photographies montrant des jeunes faisant leurs courses complètement nus devant des commerçants indignés ne mettent le feu aux poudres.
Les résidents de Barceloneta dénoncent également les locations d’appartements, souvent non déclarées, aux touristes. Elles provoquent une augmentation des loyers que la plupart des habitants du quartier ne peuvent pas se permettre. Au centre des critiques, la mairie a réagi en renforçant depuis peu les patrouilles de police et les inspections d’appartements soupçonnés d’être loués illégalement. Elle a reconnu les lacunes au niveau de la régulation qui n’a pas suivi la promotion touristique. Entre 1990 et 2013, le nombre de touristes est passé de 1.7 million par an à 7.5 millions en ne comptant que les touristes logés à l’hôtel et à 27 millions en comptant les autres logements et les visiteurs d’un jour, pour une population locale de 1.6 million.
Mais la Barceloneta n’est pas le seul quartier de la ville à appréhender le tourisme. Dans un sondage municipal publié en juillet, le tourisme arrivait à la quatrième place des inquiétudes des Barcelonais, juste derrière le chômage, l’économie et l’insécurité.