Le Bulletin officiel a révélé l’autorisation par le ministère espagnol de l’Industrie au pétrolier Reposol à procéder à des prospections pétrolières au large des Canaries, une décision qui a suscité une vague de protestation dans l’archipel.
L’autorisation du ministère espagnol de l’Industrie est valable trois ans. Il permet à Repsol de chercher du pétrole à une cinquantaine de kilomètres au large des côtes des îles de Lanzarote et de Fuerteventura à l’aide de trois sondes et à une profondeur de 3 à 7 kilomètres. Le gouvernement conservateur espagnol est convaincu des retombées économiques avantageuses pour le pays et qui ne devraient pas manquer d’accompagner l’exploitation du pétrole. Le patron de Repsol Antonio Brufau a déjà annoncé 5 000 créations d’emploi pour l’archipel où le taux de chômage franchit la barre des 30%. Cette société serait prête à démarrer sa prospection sous-marine au dernier trimestre de cette année.Mais l’enthousiasme du gouvernement espagnol et de Reposol est loin d’être partagé par les autorités locales et les écologistes.
Malgré le fait que Madrid ait conditionné son feu vert à Reposol à une garantie de 20 millions d’euros pour couvrir ses responsabilités environnementales, ils craignent que l’archipel, réputé pour sa nature sauvage qui en fait un haut-lieu du tourisme mondial, ne soit irrémédiablement affecté par la prospection pétrolière. Les vibrations des forages par exemple pourraient porter atteinte à l’existence de la faune et de la flore.
Le président de la région des Canaries Paulino Rivero a menacé jeudi d’une « rupture des relations institutionnelles avec Madrid ».Plusieurs associations de défense de l’environnement annoncent des procédures judiciaires devant les tribunaux espagnols et européens pour faire appel de la décision administrative du gouvernement espagnol. Greenpeace, WWF, Amigos de la Tierra, Ecologistas en Accion, SEO/Birdlife dénoncent également des irrégularités dans le processus qui a conduit le gouvernement a donner son accord à Repsol.