La récente visite à Madrid du président mexicain Enrique Pena Nieto a révélé au grand jour, l’attrait à double sens, des entreprises espagnoles pour l’Amérique latine et celui que les groupes latino-américains ont pour l’Espagne qui leur offre une porte d’entrée de choix en Europe.
Les représentants d’entreprises aussi diverses que la banque BBVA, le géant énergétique Iberdrola ou encore le gestionnaire d’infrastructures Ferrovial ont profité de cette occasion pour solliciter des entretiens avec le président mexicain. Avec la crise dans la zone euro, les entreprises espagnoles sont plus que jamais attirées par l’Amérique latine où la construction d’infrastructures connaît un essor sans précédent à l’image du Brésil qui accueille la Coupe du Monde de football et dans deux ans, les Jeux olympiques. Ce pays est devenu le premier marché de Telefonica début 2013.
Le Mexique dont la croissance annuelle dans les prochaines années est attendue aux alentours de 5% et qui prévoit d’investir près de 600 milliards de dollars jusqu’en 2018, notamment en énergie et en télécommunications, suscite également des intérêts. Iberdrola a l’intention d’y investir plus de 4.7 milliards de dollars US en six ans.
Les entreprises espagnoles profitent de leur proximité linguistique et culturelle pour s’implanter, depuis plus de 20 ans, en Amérique latine. Mais l’inverse devient également une réalité. Les « multilatinas », les multinationales latino-américaines qui commencent à être présentes à l’échelle mondiale, se font de plus en plus présentes en Espagne, un pays en pleine phase de reprise économique.
A titre d’exemple, l’investissement mexicain en Espagne est estimé à plus de 25 milliards de dollars US, particulièrement dans le secteur bancaire fragilisé par l’éclatement de la bulle immobilière en 2008. Cette tendance devrait s’amplifier avec l’augmentation du poids, de la capacité financière et de la capacité de gestion des entreprises latino-américaines.
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