Le 4 juin prochain sera rendu public le jugement de l’escroquerie d’Altran, le pionnier français de la Recherche et Développement externalisée, alors se remet lentement d’une décennie de difficultés financières.
Altran a été éclaboussé par un scandale considéré comme l’une des plus belles escroqueries comptables des années 2000 après la publication d’un article du « Monde » en octobre de cette année. Ce journal révélait la fabrication de chiffres fictifs ainsi que la création de filiales fantômes pour maintenir la progression du groupe. Huit managers avaient été accusés et le scandale avait provoqué une dégringolade spectaculaire de l’action de l’entreprise qui est passée d’une centaine d’euros en 2000 à presque 2 euros en 2002.
De tous les dirigeants qui se sont succédé aux commandes de l’entreprise, l’ingénieur des mines de 46 ans Philippe Salle, est le premier qui parvient à redonner confiance aux investisseurs. Promu PDG de l’entreprise en juin 2011, il s’est pourtant fixé des objectifs en vue de dépasser la barre des 2 milliards de chiffres d’affaires en 2015 et porter sa rentabilité à 11 ou 12%.
Son objectif principal vise à « grossir » pour figurer parmi les leaders du secteur et ainsi conserver son portefeuille clients. Cette stratégie d’expansion se concentre actuellement sur six pays européens, mais le groupe a également des visées des régions à plus forte croissance comme le nord de l’Europe, les Etats-Unis ou la Chine.
Altran a été créé en 1982 par Alexis Kniazeff et Hubert Martigny, deux anciens chasseurs de primes qui avaient profité de la lourdeur du Code du travail pour réussir dans la location d’ingénieurs aux entreprises. Au plus fort de son activité, à l’émergence de la bulle internet, le groupe employait 16 000 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros.
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