Un peu plus d’un an après le début du sauvetage de Chypres, la troïka (l’Union européenne, la Banque Centrale européenne et le Fonds Monétaire International) se dit satisfaite du chemin parcouru alors que les épargnants chypriotes ont vu une partie de leurs économies utilisée pour recapitaliser la Bank of Cyprus.
Le cas de cette île est particulier dans les interventions de la troïka pour sauver les économies européennes. En pleine crise, ce micro-pays de moins de un million d’habitants ,qui a rejoint la zone euro en 2008, s’est vu accorder en mars 2013 , une aide d’environ 14 milliards de dollars US, soit presque les 60% de son PIB.
Contrairement l’intervention de la troïka en Irlande, en Grèce et au Portugal, les épargnants chypriotes ont été contraints de mettre la main à la pâte. En plus d’une restriction des mouvements des capitaux par l’Etat, les détenteurs de comptes à la Bank of Cyprus dont les montants étaient supérieurs à 135 000 dollars US ont dû en abandonner 47.5%, utilisés pour la recapitalisation de la banque. Une restitution de ces capitaux confisqués est théoriquement prévue mais aucun délai n’a encore été communiqué.
Cette mesure inédite en Europe n’a pas affecté uniquement les investisseurs russes, particulièrement friands de l’accueil fiscal et bancaire de Chypres. Les économies de milliers de ménages qui devaient servir à assurer des retraites, financer des études à l’étranger de leurs enfants ou construire des maisons, ont été sérieusement ponctionnées. Chypre n’est pas encore sortie de la récession et devrait être le seul Etat membre de la zone euro à subir un recul de son PIB attendu à -4.8%, bien que revu à la baisse, avec un taux de chômage frôlant les 20%.
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