Le gouvernement français vient d’adopter un décret qui étend son influence dans le mécanisme de protection des entreprises stratégiques contre les appétits étrangers. Cette nouvelle arme devrait lui servir dans le dossier Alstom dont le pôle énergie est convoité par l’américain General Electric.
Le décret, cosigné par le chef de l’Exécutif Manuel Valls et le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg et justifié par un désir de patriotisme économique, a été publié jeudi dans le Journal officiel. Il soumet à l’autorisation préalable du ministre de l’Economie les investissements par les groupes étrangers en France dans les domaines de l’énergie et des transports, mais aussi de l’eau, de la santé et des télécoms.
Ce décret est une extension du dispositif de protection mis en place par un précédent décret de 2005 dans les secteurs de la défense nationale, comme l’armement, mais aussi des technologies de l’information ou des jeux d’argent. Le texte donne de fait à la France, la possibilité de subordonner l’autorisation de rachat de groupes français à la revente par l’investisseur étranger, à une société indépendante, d’activités faisant partie des secteurs sensibles. Le gouvernement français se dote ainsi d’un moyen légal pour bloquer des cessions et exiger des contreparties aux racheteurs étrangers, mais dont l’effet dissuasif à lui tout seul, pourrait suffire à faire pencher la balance.
Dans le dossier Alstom, le conseil d’administration du fleuron industriel français s’est donné jusqu’à la fin de ce mois, pour étudier des offres de rachat de son pôle énergie. L’américain General Electric est le seul repreneur à avoir formellement fait une offre de près de 17 milliards de dollars US et a la préférence du groupe. Le gouvernement français de son côté penche plus pour l’allemand Siemens.
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