Selon Der Spiegel, Eon, RWE et EnBW entendent obliger le gouvernement allemand à reprendre leurs réacteurs nucléaires qui risquent de faire les frais de la transition énergétique.
D’après l’édition de dimanche de l’hebdomadaire d’investigation, les groupes énergétiques veulent que leurs 9 réacteurs nucléaires, encore en activité, entrent dans une structure publique. Cela s’inspire des structures de défaisance – autrement dites « bad bank » – mises en place pendant la crise dans le but de permettre les groupes financiers à isoler leurs actifs toxiques. Ensuite, les entreprises alimenteront les caisses de cette structure publique à hauteur de 30 milliards d’euros (40 milliards de dollars) et ce, dans le but de permettre la fin d’activité des réacteurs.
Dans ce cas de figure, il reviendrait au gouvernement allemand de démanteler cette structure et d’assurer la gestion des déchets et des risques y relatifs. A ce propos, Der Spielgel a mentionné qu’ « il s’agit de risques que pour le moment ni les entreprises ni le gouvernement ne peuvent estimer de façon réaliste ». « Mais, il est très invraisemblable que les 30 milliards d’euros (40 milliards de dollars) de provisions suffisent pour faire face aux conséquences de l’abandon nucléaire », a-t-il poursuivi.
L’Exécutif allemand pourrait être contraint de céder aux désidératas de ces groupes énergétiques tant il est actuellement l’objet de multiples plaintes. Bon nombre de celles-ci sont liées à la décision d’abandonner l’énergie nucléaire prise en mars 2011 à la suite de la catastrophe de Fukushima au Japon. Estimant qu’il s’agissait d’une « intervention abusive de l’Etat dans le droit à la propriété des entreprises », ces groupes exigent une indemnisation à hauteur de 15 milliards d’euros (20 milliards de dollars).
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