Les diverses mesures antidémocratiques prises récemment par le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, n’ont pas empêché le Parti pour la Justice et le Développement (AKP), de remporter haut la main les élections municipales du 30 mars dernier.
En revanche, le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne a été « suspendu de facto », a souligné la directrice adjointe de l’Istituto Affari Internazionali (Institut des Affaires internationales), Nathalie Tocci, auteure du troisième rapport de la Commission indépendante sur la Turquie (CIT). Lors d’une conférence de presse, organisée lundi 7 avril par L’Open Society Foundation pour présenter ledit rapport, Nathalie Tocci a exhorté l’Europe à redoubler d’efforts pour sortir de l’impasse où se trouvent actuellement les relations turco-européennes.
La CIT a appelé l’UE à faire un pas en avant en ouvrant les chapitres 23 et 24 du processus d’adhésion concernent précisément le système judiciaire et les droits fondamentaux. Selon l’ancienne ministre des Affaires étrangères de l’Italie, Emma Bonino, également présente à la conférence, le choix des chapitres 23 et 24 a toute son importance. Cela devrait permettre notamment de mettre en lumière la situation générale de l’Etat de droit en Turquie, vu les inquiétudes qui y prévalent actuellement.
Ankara est interpelée à poursuivre la mise en place de réformes nécessaires à l’avancement du processus d’adhésion. Le président turc Abdullah Gül, a fait remarquer que la Turquie avait tout à y gagner en se rapprochant de l’Europe, même si elle n’y adhérait pas en fin de compte. Il a donc encouragé son gouvernement à remettre le cap en direction de l’UE.
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