La Pologne tenue pour responsable de l’enlèvement sur son sol par des agents de la CIA, de personnes présumées terroristes, se trouve dans le collimateur des juges de Strasbourg.
La Pologne est le énième Etat européen à être poursuivis par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), dans le scandale des prisons secrètes pour leur collaboration avec les agents de l’Agence Centrale du Renseignement (CIA).
Lors d’une audience de trois heures le 3 décembre dernier, les autorités de Varsovie ont refusé de répondre à la CEDH sur leur implication dans les activités illégales des services secrets américains menées sur en Pologne sous le couvert de lutte contre le terrorisme. « Ce sont les juridictions nationales (polonaises) qui sont compétentes pour y travailler », a expliqué le représentant du gouvernement polonais, Artur  Nowak-Far.
La Pologne s’est ainsi réfugiée derrière le secret d’une enquête ouverte en 2008 et toujours pendante à Cracovie, sans qu’aucune inculpation n’ait été prononcée à ce jour contre un Saoudien et un Palestinien qui ont trainé le gouvernement polonais devant les juges à Strasbourg. Les deux mis en cause affirment avoir été détenus et torturés en Pologne par la CIA de décembre 2002 à la mi-2003, avant d’être transférés vers la prison de Guantanamo, à Cuba.
La Pologne risque de subir le même sort que la Macédoine qui a été condamnée par la CEDH en décembre 2012, pour sa responsabilité dans le calvaire de Khaled el-Masri. Cet Allemand d’origine libanaise soupçonné à tort par les Américains, d’être en liaison avec Al-Qaïda. Il avait été arrêté fin 2003 en Macédoine, puis remis à des agents de la CIA qui l’avaient battu, torturé, drogué avant d’être emprisonné pendant cinq mois en Afghanistan sans aucun jugement.
La Roumanie et la Lituanie sont à leur tour, visées par les juges de la cour européenne. Un scandale international qui n’a pas encore livré tous ses secrets.