La Chambre des représentants américaine a rejeté hier mercredi d’une courte majorité à 217 voix contre pour 205 voix pour la première mesure visant à restreindre les prérogatives de la NSA (Agence de Sécurité Nationale) américaine. Cette mesure avait été proposée suite aux révélations début juin de l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden sur l’étendue du programme de surveillance de l’agence américaine.
L’amendement était inclus dans un vaste projet de loi sur le budget du département de la défense, actuellement à l’étude à la Chambre. Déposé par le républicain du Michigan Justin Amash, il aurait interdit à la NSA de collecter aux Etats-Unis des données téléphoniques et d’autres informations sur des individus non visés spécifiquement par une enquête. Cette affaire divise profondément l’opinion américaine. La mesure rejetée hier par la Chambre des représentants était soutenue par une alliance inhabituellement hétéroclite comprenant aussi bien des élus très conservateurs membres du mouvement Tea Party que des élus démocrates les plus à gauche. 94 républicains et 111 démocrates ont voté pour l’amendement et 134 républicains et 83 démocrates contre.
La Maison Blanche, les agences de renseignement et les partisans des mesures de surveillance étaient opposées à cet amendement, estimant qu’il conduirait à la suppression pure et simple du programme de la NSA qui avait permis de bloquer des dizaines d’attaques terroristes. Les partisans du texte estiment que le gouvernement a franchi une ligne rouge au nom de la sécurité. Et même si certains d’entre eux concèdent que l’amendement présenté n’était pas parfait, ils soutiennent qu’une réforme de la NSA demeure indispensable pour protéger l’intimité des Américains. L’auteur des fuites Edward Snowden est, lui, toujours en transit dans la zone internationale de l’aéroport de Moscou.