Hier soir, le gouvernement indien a approuvé un vaste programme alimentaire destiné aux personnes les plus défavorisées du pays. A un an des élections générales, dans un contexte économique marqué par un fort ralentissement de la croissance, alors que le gouvernement est ébranlé par une série de scandales de corruption et qu’elle a longtemps été reportée, cette mesure est ressentie comme une manipulation politicienne.
Le ministre de l’alimentation a annoncé que ce décret sur la sécurité alimentaire avait été approuvé à l’unanimité par le gouvernement. Ce programme prévoit une approvisionnement mensuel variant selon les niveaux de revenus de chacun entre 3 et 7 kilogrammes de céréales par personnes. Il doit toucher 800 millions de personnes, soit environ 70% de la population, ce qui en fait le plus vaste programme d’aide alimentaire au monde. Le texte approuvé par le gouvernement doit encore être validé par le président de l’Union indienne avant finalement être validé par le Parlement. Mais le projet suscite un débat dans le pays, principalement en raison de son coût de 20 milliards de dollars. L’opposition estime qu’il aurait dû y avoir plus de discussions sur l’impact que ce programme pourrait avoir sur les prix des denrées alimentaires, sur les paysans qui vont devoir produire plus et sur les finances publiques.
Le gouvernement indien a du mal à assurer l’alimentation de ses 1.2 milliards d’habitants malgré son essor économique de ces deux dernières décennies. Et rien ne garantit le succès de ce programme, qui n’est le premier du genre a être tenté par les autorités indiennes, à cause de la corruption qui frappe de manière endémique le pays. En 2005, une étude de la Commission au plan révélait que 58% des céréales achetées par le gouvernement ne parvenaient pas aux bénéficiaires.