Au moment même où les indicateurs économiques au Portugal sont au rouge, le ministre des finances démissionne. Après avoir vu sa recette aggraver la récession et le mécontentement social, le ministre des Finances portugais Vitor Gaspar, fervent partisan de la rigueur budgétaire, a démissionné le lundi 1er juillet.
Vitor Gaspar était n°2 du gouvernement et principal responsable de la stratégie économique de ce pays sous assistance financière. Une source gouvernementale précise à l’AFP qu’il sera remplacé par sa secrétaire d’Etat au Trésor, Maria Luis Albuquerque, chargée du dossier crucial des privatisations. Sa démission intervient au moment où le Portugal souffre d’une récession et d’un chômage beaucoup plus importants que prévu. Depuis mai 2011, le pays bénéficie d’un plan de sauvetage international de 78 milliards d’euros, mais la crise économique est loin d’être absorbée. En récession depuis deux ans, l’économie portugaise devrait reculer cette année de 2,3 % tandis que le chômage devrait atteindre le taux record de 18,2 %.
M. Gaspar dispose d’une bonne expérience en matière de stratégie économique. Il était entré au gouvernement après avoir été conseiller à la Banque du Portugal. Il a été le principal architecte de la politique du gouvernement destinée à redresser les finances publiques, depuis que le Portugal bénéficie d’un plan de sauvetage. M. Gaspar a le mérite d’avoir contribué au retour progressif du pays sur les marchés financiers, et d’avoir récemment réussi une émission de dette à dix ans. Même si certains l’accusent d’être trop austère et d’avoir ainsi suscité le mécontentement social, son travail a été salué par l’Europe qui affirme que M. Gaspar a «contribué à l’adoption de nombreuses mesures difficiles mais nécessaires pour restaurer la confiance dans les finances publiques».
L’union européenne a appelé le Portugal à continuer dans le même sens et attend de Maria Luis Albuquerque, successeur de M. Gaspar, «un engagement et une détermination similaires». Les défis qui restent à relever sont encore importants et il faut œuvrer à la réduction du chômage dont le niveau atteint le point culminant.