A défaut de ne pouvoir mener leurs investigations en Syrie, les experts de l’ONU sont arrivés cette semaine en Turquie pour déterminer, grâce à des contacts avec des déplacés syriens, si des armes chimiques ont été utilisées dans le conflit syrien.
Les membres de la Commission d’enquête de l’ONU sont sur le pied de guerre depuis le mois d’avril. Et depuis cette date, ils sont bloqués à Chypre, les autorités syriennes leur interdisant d’entrer dans le pays en raison d’un désaccord sur l’étendue de leur mission. Les enquêteurs ont une alternative en passant par la Turquie. Ils auront la possibilité de collecter des renseignements, des témoignages et des prélèvements sanguins auprès de témoins ou de victimes supposées d’armes chimiques. Mais les réponses et les résultats obtenus ne pourront pas être confirmés par des analyses d’échantillons de sol ou d’autres éléments scientifiques disponibles uniquement sur le lieu d’utilisation de ces armes. Le chef de file des enquêteurs onusiens s’est entretenu hier avec le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. Il se serait également rendu dans la région frontalière entre la Turquie et la Syrie pour les besoins de son enquête.
La Grande-Bretagne, la France et en dernier lieu les Etats-Unis ont jugé que des armes chimiques avaient été utilisés dans le pays et au moins une fois par le régime de Bachar al-Assad. Les échantillons rapportés par les reporters du journal français « Le Monde » ont confirmé l’exposition de 13 personnes au gaz sarin. Ce qui augmente un peu plus leur frustration de voir les enquêteurs être interdits d’entrer en Syrie. Damas, qui rejette la responsabilité de l’utilisation chimique sur les rebelles, affirme que la volonté occidentale est de justifier une intervention militaire en appui aux rebelles.