Hier jeudi était la Journée mondiale des réfugiés et également l’occasion pour les ONG qui interviennent sur le terrain de rappeler qu’après la Jordanie, le Liban aussi arrivait à saturation de sa capacité d’accueil des déplacés syriens.
Tania Miorin, la coordinatrice de terrain pour Médecins Sans Frontières dans la vallée de Bekaa dans l’est du Liban, peint un sombre tableau de la situation des réfugiés syriens dans le pays. Plus de 530 000 seraient enregistrés auprès du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies, mais les autorités libanaises les estiment à plus d’un million dont plus de la moitié est composée de mineurs. Et ce, pour une population libanaise de 4 millions d’habitants. A cela s’ajoute les réfugiés palestiniens, environ un demi-million, qui vivaient déjà dans des camps répartis un peu partout dans le pays, ceux estimés à 80 000 qui vivaient dans des camps en Syrie et environ les 50 000 libanais qui étaient installés depuis des années en Syrie et qui ont été contraints de retourner dans leur pays.
Cette situation rend la situation des réfugiés des plus précaires. A commencer par leur logement. Les loyers ont explosé et les autorités libanaises se refusent à créer de nouveaux camps de réfugiés pour les déplacés syriens par crainte des répercussions politiques et sécuritaires. Les déplacés sont alors contraints à trouver refuge dans des bâtiments en construction, des tentes, des écoles abandonnées. A cela s’ajoute les difficultés d’accès à la nourriture, à l’eau courante et aux soins médicaux. A l’image de MSF, les ONG essaient tant bien que mal de leur venir en aide mais leur action est freinée par la détérioration de la situation sécuritaire au Liban même.