Des manifestations sociales et pacifiques dans un premier temps ont dégénéré hier soir en violence généralisée dans plusieurs villes du Brésil. Les jeunes ont été le centre de ces mobilisations lancées sur les réseaux sociaux.
Ces mobilisations ont été les plus importantes depuis celles de 1992 qui dénonçaient la corruption du gouvernement du président Fernando Collor de Mello. A Rio de Janeiro, ce sont 100 000 personnes qui se sont mobilisées pendant plus de sept heures pour protester contre l’augmentation des tarifs des transports publics et les dépenses consenties pour la préparation de la Coupe du monde de football qui doit se tenir dans le pays l’année prochaine. Mais la manifestation a basculé dans la violence quand un groupe de quelques dizaines de manifestants se sont mis à incendier voitures et poubelles, à se livrer à des actes de vandalisme, notamment contre des commerces, avant de se lancer à l’assaut du parlement de l’Etat de Rio.
Les policiers antiémeutes ainsi que des hommes de la police militaire sont alors arrivés à bord de véhicules blindés. Policiers et manifestants se sont affrontés à coups de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc d’un côté et de cocktails Molotov et de pierres de l’autre. A terme des affrontements, 20 policiers et 7 manifestants ont été blessés, dont deux par balles sans que l’origine de ces coups de feu n’ait pu être déterminée, et de nombreuses arrestations ont été réalisées.
Sur l’ensemble du pays, ce sont plus de 200 000 personnes qui ont répondu à cet appel à Brasilia, Sao Paulo, Porto Alegre, Curitiba, Belo Horizonte. Le ras-le-bol exprimé par la population ne cesse de croître de semaine en semaine avec la poussée de l’inflation, notamment sur le prix des denrées alimentaires.