L’Organisation des Nations Unies (ONU) a publié hier mercredi son rapport annuel portant sur les enfants dans les conflits armés. Dans ce document, la situation du Mali est clairement déplorée, les groupes armés y incorporant des enfants dans leurs rangs.
C’est une première dans l’histoire du Mali : en compagnie de la Syrie, de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la République Centrafricaine (RCA), l’Etat ouest-africain est désormais considéré comme l’un des plus difficiles à propos de la place des enfants dans les conflits armés. Une bien sombre identification. Pour cause, le rapport des Nations Unies évoque le recrutement d’enfants de 12 à 15 ans dans les divers groupes armés actifs au Mali. Ce n’est donc pas le fait d’une seule formation mais de toutes, touaregs comme islamistes, voire même pro-gouvernementales. L’ONU n’a donc pas mis des gants en mentionnant certaines insurrections dans le document à l’instar du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et d’Ansar Dine. Le rapport cite aussi des mouvements favorables à Bamako comme les Forces de Libération du Nord, Ganda Izo ou Ganda Koy.
Par conséquent, plusieurs enfants périssent lors des affrontements. Ainsi, l’ONU a rapporté la mort de 24 enfants entre mars et aout 2012 par le biais de munitions non explosées. Durant la même période, l’armée malienne aurait mené « des représailles interethniques contre des enfants d’origine arabe ou touareg ». Comme si cela ne suffisait pas, le rapport fait état de violences sexuelles (viols, esclavage sexuel, mariages forcés) à l’encontre des jeunes filles : 211 cas ayant pour auteurs Ansar Dine, AQMI, le MNLA et le MUJAO ont été répertoriés.
Enfin, 86 % des enfants dans le nord du Mali sont toujours privés d’écoles. Au cours du conflit armé, 115 des établissements de ce type ont été détruits, saccagés ou transformés en base militaire dans cette région.