La montée de l’islam fanatique en Égypte limite la liberté d’expression des chrétiens. La cour correctionnelle de Louxor vient d’inculper une enseignante pour « mépris de l’islam ». Demyana Abdelnour a été condamnée à une amende équivalente à 156 900 dollars. Ce genre de plaintes se multiplie contre les chrétiens qui se voient discriminés alors qu’ils représentent près de 10% de la population égyptienne.
Le dicton « les murs ont des oreilles » a toutes les raisons d’être. En effet, ce sont trois écoliers de Mme Demyana, alors enseignante de géographie, qui ont rapporté ses propos au public. Un avocat islamiste zélé a ensuite déposé une plainte, qui a conduit à l’arrestation en mai de Demyana Abdelnour et puis relâchée contre une caution de 31 300 dollars, soit plus de cinq années de salaire. Ce cas n’est pas isolé car un autre enseignant a été condamné à six années de prison ferme pour « blasphème contre l’islam ». Dans la même foulée, un blogueur du nom d’ Alber Saber est en prison pour trois ans pour « insulte contre l’islam ».
Beaucoup de chrétiens ont aujourd’hui le sentiment d’être constamment menacés par l’accusation de mépris de l’islam. Une vexation qui s’ajoute à une discrimination dont ils se disent être victimes et qui n’a fait que grandir depuis l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir en 2012. Les procès pour blasphème sont fréquents et surtout à l’égard des chrétiens. A cet effet, sur les 36 procès pour blasphème présentés devant les tribunaux en 2012, 41% étaient menés contre des chrétiens.
Selon des sources de l’Église copte orthodoxe, qui rassemble la majorité des chrétiens d’Égypte, des milliers de fidèles auraient quitté définitivement le pays depuis la révolution qui a renversé le président Moubarak début 2011.