Après les attentats-suicides, le Liban est confronté au spectre des assassinats ciblés dans le sillage du meurtre, jeudi à Tripoli, d’un responsable militaire libanais appartenant à la communauté alaouite.
L’assassinat du responsable militaire a provoqué des affrontements sanglants entre des alaouites, partisans du président syrien Bachar Assad et leurs adversaires sunnites, faisant un mort et plusieurs blessés. Ces incidents interviennent au lendemain d’un double attentat suicide contre un centre culturel iranien à Beyrouth, qui a fait six morts et plusieurs dizaines de blessés. Les attaques de mercredi aussi bien que l’assassinat de jeudi sont dirigés contre la communauté alaouite et, surtout, le Hezbollah chiite libanais qui a envoyé des combattants aux côtés du régime syrien. Le double attentat de Beyrouth a été revendiqué par les Brigades Abdallah Azzam, un groupe jihadiste se revendiquant d’Al Qaïda qui a déjà revendiqué une demi-douzaine d’attaques contre le Hezbollah. L’Iran n’a pas tardé à condamner vigoureusement le double attentat de mercredi. Pour Téhéran, ces attaques sont dirigées contre « la stabilité, la sécurité et l’unité du Liban », moins d’une semaine après la difficile constitution d’un gouvernement comprenant des pro et anti-Assad. Tammam Salam, le nouveau premier ministre libanais a qualifié ces attaques terroristes de message qui « reflétait la détermination des forces du mal à blesser le Liban et ses enfants et semer la discorde ».
La multiplication des attentats et des accrochages au Liban fait craindre un lent enlisement du Liban dans le conflit syrien, qui en moins de trois ans a fait quelque 140.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés syriens. Les risques d’une contagion du conflit au Liban voisin sont d’autant plus grands que la population libanaise est profondément clivée entre partisans et adversaires du régime de Bachar Assad.
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