En Libye, la dégradation croissante de la situation sécuritaire et la multiplication des attentats contre les responsables politiques et militaires commencent à inquiéter les capitales occidentales, qui redoutent la transformation de la Libye en plaque tournante du terrorisme au Sahel et en Afrique.
Plus de deux ans après la chute de Kadhafi en octobre 2011, la Libye est toujours déchirée par les affrontements entre milices rivales. Une situation chaotique rendue d’autant plus complexe par les combats communautaires meurtriers dans le sud et la fronde des groupes séparatistes dans l’Est du pays. Au cours des derniers mois, plusieurs dizaines de responsables des forces de sécurité et des magistrats ont été victimes de meurtres ciblés. Les attaquants sont le plus souvent des groupes fortement armés, contre lesquels l’armée régulière et les forces de sécurité demeurent impuissantes. Mercredi dernier, une attaque a visé le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur par intérim, Seddik Abdelkarim, qui a échappé par miracle à cette tentative d’assassinat.
La situation de désordre est telle que les craintes redoublent de voir la Libye se transformer en un « nouveau centre de gravité du terrorisme international ». La Libye dispose d’un vaste territoire frontalier avec l’espace sahélien, où pullulent les groupes jihadistes et séparatistes. Lourdement armés, ces groupes représentent un véritable défi aux gouvernements en place, comme ce fut le cas au Mali en 2012.
Jeudi, le chef de la diplomatie française dont le pays a joué, avec d’autres Etats de l’OTAN, un rôle décisif dans la chute du régime de Kadhafi, s’est montré très pessimiste. « La situation en Libye est difficile. Il y a beaucoup d’armes, l’Etat a du mal à imposer son autorité », a déploré Laurent Fabius. Il a également démenti que l’ONU ait autorisé des pays occidentaux à intervenir militairement en Libye, sans toutefois exclure la nécessité « d’aider le gouvernement libyen ».
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