L’Italie n’en finit plus de compter les morts de migrants clandestins qui périssent noyés au large de ses côtes, et en l’absence d’une réponse européenne et d’un contrôle des côtes libyennes, Rome a décidé de déployer des moyens de contrôle supplémentaires en mer.
Des patrouilles navales dotées de moyens aériens devraient multiplier les interventions en mer pour éviter davantage de naufrages de clandestins, a assuré le président du Conseil Enrico Letta. Confrontée à une vague de naufrages qui ont fait des centaines de morts en 10 jours, l’Italie est traumatisée par l’ampleur des tragédies qui se déroulent au large de ses côtes. Il s’agit le plus souvent de migrants subsahariens, Somaliens, Ethiopiens, ainsi que des Syriens fuyant la terrible guerre qui se déroule dans leur pays. La plupart des embarcations prennent la mer à partir des côtes libyennes, où la déliquescence des structures de l’Etat après la chute du régime Kadhafi favorise l’activité des passeurs. Le ministre Italien de la Défense Mario Mauro a d’ailleurs justifié la décision du gouvernement par le fait que la Libye est devenue un « non-Etat » aux mains de groupes armés qui échappent à tout contrôle.
La petite île italienne de Lampedusa, à mi-chemin entre les côtes Tunisiennes et la Sicile, est la destination de ces clandestins. Les embarcations transportent souvent aussi des femmes et des enfants. Nombreux sont ceux qui finissent au fond de la mer, mais d’autres réussissent à atteindre Lamedusa, la Sicile, Malte où leur sort n’est guère meilleur.
La sévère réglementation européenne contre l’immigration clandestine et l’asile, empêche les rescapés d’entrer dans les pays de l’Union. Dans les centres de rétention, les rescapés sont enfermés dans des conditions souvent critiquées par les ONG et les défenseurs des droits de l’Homme.
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