L’enlèvement puis la libération du premier ministre libyen Ali Zeidan par un groupe armé jeudi, confirment les multiples avertissements lancés par les chancelleries occidentales à Tripoli sur la grave situation d’insécurité qui prévaut en Libye, où les milices armées sont hors de tout contrôle.
Le groupe armé qui a enlevé pendant quelques heures le premier ministre libyen entendait protester contre le récent rapt par un commando américain d’Abou Anas Al-Libi, accusé par Washington d’être un responsable d’Al Qaïda. L’enlèvement de ce présumé jihadiste s’est déroulé sur le territoire libyen, et le groupe libyen responsable de l’enlèvement de Ali Zeidane accuse les autorités de Tripoli d’avoir autorisé les Etats-Unis à capturer Abou Anas Al-Libi. Pourtant, le Congrès général, qui constitue la plus haute autorité du pays, a demandé aux Etats-Unis de remettre immédiatement Abou Anas Al-Libi aux autorités libyennes.
Le groupe d’anciens rebelles libyens s’est visiblement appuyé sur la déclaration du chef de la diplomatie américaine John Kerry, affirmant que le gouvernement libyen avait été informé de l’opération d’enlèvement. Et même s’il fait partie d’une brigade relevant du ministère libyen de l’intérieur, le groupe d’anciens rebelles s’est estimé en droit d’enlever le premier ministre du pays.
Depuis la chute du régime Kadhafi il y a deux ans, le pays n’a jamais retrouvé véritablement l’ordre et la sécurité. Les assassinats politiques et les affrontements entre groupes armés relevant de tribus rivales, sont monnaie courante. Human Rights Watch avait dénoncé en août une vague d’assassinats à caractère politique, notamment dans l’est de la Libye. En tout cas, de bref épisode qui aurait pu tourner à la tragédie, renseigne sur la gravité de l’insécurité en Libye. Si le premier ministre n’est pas assuré contre l’enlèvement, que dire des simples citoyens libyens ?
Categories
Select Infos