Nouveau drame de la migration, ce jeudi avec la mort d’au moins 130 migrants dont les corps ont été repêchés après le naufrage de leur bateau, au large de l’île italienne de Lampedusa, avec à son bord quelque 500 clandestins.
Les garde-côtes italiens qui ont réussi à secourir 151 personnes, font état de plus de 150 disparus qui sont toujours recherchés. La plupart des migrants seraient des Somaliens ou des Erythréens dont l’embarcation était partie de Libye. Le verrouillage des frontières européennes face à l’immigration n’a pas empêché les flux incessants de migrants de partir imperturbablement à l’assaut de la forteresse Europe. Rien qu’en essayant de rejoindre Lampedusa, île située à mi-chemin en méditerranée entre les côtes tunisiennes et italiennes, environ 2000 migrants et réfugiés fuyant les guerres, ont péri entre 2011 et mai 2013.
Pourtant, le naufrage de jeudi n’est qu’un nouveau drame qui vient s’ajouter aux innombrables tragédies qui se déroulent presque quotidiennement en méditerranée. Lundi, 13 Erythréens se sont noyés en tentant de rejoindre la Sicile, et de nombreux autres périssent parfois sans que personne ne s’en rende compte. Plus à l’ouest, des centaines de migrants subsahariens ont bravé les forces de sécurité à la mi-septembre, et forcé les enceintes entourant les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en terre Africaine.
Ainsi, ni la crise en Europe, ni les mesures restrictives décrétées par les capitales européennes ne semblent dissuader les migrants. Tous continuent de rêver à l’Eldorado européen. De son côté, l’Europe se retranche obstinément derrière des arguments cyniques, laissant l’Italie ainsi que d’autres pays d’Afrique du Nord seuls à faire face à d’impitoyables réseaux de passeurs. Et ce ne sont certainement pas les cris du président du Conseil italien Enrico Letta, qui a décrété un deuil national après la tragédie de Lampedusa, ni les prières insistantes du Pape qui feront changer d’avis les gouvernements européens.
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