C’est en véritable revenant que le président Abdelaziz Bouteflika a présidé dimanche, à la surprise générale, un conseil des ministres. Le premier que le chef de l’Etat algérien préside depuis pratiquement dix mois.
Considérablement affaibli depuis l’AVC dont il a été victime en avril dernier, Bouteflika 76 ans, a surpris tout son monde d’abord par son retour à la vie politique, puis en multipliant les décisions surprenantes. Après une lente convalescence dans les hôpitaux parisiens, il est rentré en chaise roulante en Algérie en juillet dernier. Et alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il passe le flambeau à quelques mois seulement des élections présidentielles, Abdelaziz Bouteflika a procédé, à la stupéfaction générale le 9 septembre, à un profond remaniement ministériel. La décision a été aussitôt suivie par une autre, qui s’est traduite par un grand remue-ménage dans les puissants services de renseignements militaires. Bouteflika a réussi à forcer la porte de l’imprenable forteresse du DRS, qui représente un véritable pouvoir parallèle en Algérie, aux mains de très influents généraux. Autant d’actes politiques successifs qui ont eu l’effet d’un séisme dans le pays. Surtout que le geste n’avait pas d’autre signification que la volonté de Bouteflika d’orienter l’élection présidentielle d’avril 2014 dans le sens qui l’arrangeait. Une précaution supplémentaire pour éviter les tracas judiciaires à d’anciens responsables qui lui étaient très proches, et qui sont poursuivis dans des affaires de corruption portant sur des milliards de dollars.
Et même si le président n’a rien laissé transpirer de ses intentions, les analystes n’écartent plus que Bouteflika, qui se remet pourtant difficilement de son AVC, pense sérieusement à rempiler pour un quatrième mandat présidentiel.
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