Les bruits de bottes se font plus insistants en méditerranée Orientale, où les Etats-Unis se disent prêts à lancer une attaque contre le régime de Damas, responsable à leurs yeux de l’utilisation d’armes chimiques qui a fait plusieurs centaines de morts.
Jusqu’à présent, le régime de Bachar Al Assad et l’opposition armée se renvoient la responsabilité de l’utilisation de ces armes le 21 août dans la région de Damas. Toutefois, même si elle hésite encore à désigner un coupable, l’administration américaine se prépare à une attaque contre des objectifs du régime de Damas, estimant qu’il est le seul à disposer des capacités opérationnelles pour l’usage de ces armes à l’aide de projectiles. Ainsi, après plus de deux ans d’incertitude, Washington semble cette fois décidé. Appuyée par Paris, Londres, Ankara et plusieurs capitales occidentales, la Maison Blanche ne devrait pas s’embarrasser d’un improbable feu vert du Conseil de sécurité de l’Onu, ni des conclusions des inspecteurs onusien dépêchés sur place en Syrie. Le secrétaire d’Etat John Kerry est catégorique : les coupables « doivent rendre des comptes ».
La question qui se pose à présent est de savoir la forme et l’ampleur de l’attaque américaine. De nombreux observateurs tendent à exclure une intervention directe au sol, préférant parler de possibles frappes ciblées. Les bâtiments de guerre déployés en méditerranée Orientale pourraient tirer des missiles contre des objectifs militaires stratégiques de Damas. Cette option se justifie par la position du président Obama qui cherche à tout prix à éviter de s’empêtrer dans la guerre civile en Syrie, dont le bilan en vies humaines a dépassé les 100.000 morts en près de deux ans et demi. Les précédents traumatisants de l’Irak et de l’Afghanistan sont encore présents dans l’esprit de nombreux américains.
Toutefois, l’opposition de la Russie, de la Chine et de l’Iran devrait peser dans la forme et, surtout, l’intensité d’éventuelles frappes américaines. Moscou a tenu à rappeler qu’une « intervention non autorisée par la communauté internationale ne fait qu’aggraver la situation dans un pays que l’on voulait sauver de la dictature et où l’on voulait imposer la démocratie.»
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