L’information sur l’imminente libération de l’ancien dictateur égyptien, Hosni Moubarak relayée en ce début de semaine, rendra plus explosive la situation déjà tendue en Egypte.
Depuis l’éviction le 3 juillet, du président élu Mohamed Morsi, chef du Parti Liberté et Justice, issu des Frères musulmans, de sanglantes confrontations opposent les partisans de Morsi à l’armée. Le bilan de ces troubles s’élève déjà à plusieurs centaines de morts et de blessés dans les deux camps sans compter les inestimables dégâts matériels et financiers.
Dans le vif de ces tensions, un tribunal égyptien a ordonné ce mercredi 21 août, la libération conditionnelle de l’ancien Raïs qui compte déjà deux années de détention préventive, soit la période maximale prévue par la loi égyptienne.
Le parquet égyptien a même annoncé qu’il ne ferait pas appel de cette décision de la Cour d’appel qui a innocenté l’ancien dictateur dans le dernier des trois procès de corruption et d’enrichissement illicite, dans lesquels sont également poursuivis ses deux fils, Alaa et Gamal.
Chassé du pouvoir en 2011 dans le sillage des soulèvements populaires du printemps arabe, l’ancien dictateur devrait quitter sa cellule dans la prison de Tora pour être soit assigné à résidence ou placé dans l’un des deux hôpitaux militaires dans lesquels il a déjà séjourné.
Dans tous les cas il est interdit de quitter le territoire national et ses biens et ses avoirs restent gelés.
En revanche, Moubarak (85ans) devrait comparaitre le 25 août prochain dans un quatrième procès en cours, dans lequel il est accusé de complicité pour le meurtre de 850 manifestants en 2011. Dans la même affaire, il été condamné à perpétuité en première instance, en juin 2012, mais le jugement avait été cassé en appel et un nouveau procès a été ordonné en janvier 2013.
La libération même conditionnelle du président déchu pourrait fort bien enflammer la rue en Egypte, sachant qu’il n’y a pas que les partisans de la formation des frères musulmans qui s’étaient soulevées contre l’ancien régime, mais de larges franges de la population et de la société civile y avaient participé.
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