La crise politique qui secoue la Tunisie semble prendre une tournure dangereuse similaire à celle que connait l’Egypte depuis le renversement du gouvernement islamiste de Mohamed Morsi, chef du Parti Liberté et Justice.
La descente massive dans la rue ces derniers jours en Tunisie, des détracteurs du parti islamiste « Ennahda » et la suspension des travaux de l’Assemblée Nationale de la Constituante (ANC) sont autant de signes précurseurs de l’aggravation de la situation politique et sécuritaire dans ce pays maghrébin.
Le mouvement de protestation a pris toute sa vigueur après l’assassinat le 25 juillet devant chez lui de plusieurs balles, du député Mohamed Brahmi chef de file du parti d’opposition le Mouvement populaire et membre de l’ANC, cinq mois après la liquidation physique de l’autre opposant, Chokri Belaïd.
Le pays a connu dans la nuit de mardi-mercredi, une forte mobilisation des protestataires qui revendiquaient le départ du parti Ennahda au pouvoir, auquel il est reproché, outre la tergiversation dans l’enquête sur le meurtre de Chokri Belaïd, de vouloir procéder à une destruction programmée de la République post-Ben Ali.
Les dirigeants d’Ennahda qui excluent toute démission de leur gouvernement, ont accepté, contre toute attente, la suspension des travaux de la Constituante et appelé à la mise en place d’un « gouvernement d’union nationale », comprenant toutes les forces politiques.
A travers cet assouplissement de leur position, les islamistes espèrent convaincre leurs adversaires de s’asseoir bientôt à la table du dialogue, pour tenter de trouver une issue à la crise qui secoue le pays.
Le leader d’Ennahda, souhaite également que l’adoption de la Constitution et de la loi électorale se fassent avant fin septembre pour la reprise des travaux de l’ANC, dont les activités ont été gelées par son président, Mustapha Ben Jaafar, ce qui provoqué un grand vide institutionnel. En attendant le bouillonnement populaire a jeté tout le pays dans l’inconnu.
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