Au Maroc, la colère a laissé place à la satisfaction après le retrait de la grâce dont Mohammed VI avait fait bénéficier le pédophile espagnol Daniel Galvan Fina. La grâce royale avait été décidée à la suite d’une erreur dont la responsabilité et les circonstances restent à déterminer.
Mais dès dimanche soir, l’heure était au calme aussi bien dans les milieux associatifs que sur les réseaux sociaux. Après les protestations d’une société civile vigilante et particulièrement active, la décision du roi Mohammed VI d’annuler cette grâce, a eu un effet apaisant. Surtout que le Palais royal a tenu à préciser que le roi n’a jamais été informé de la gravité des crimes commis par le violeur en série, condamné à 30 ans de prison pour le viol de 11 enfants, dont le plus jeune était âgé à peine de 4 ans au moment des faits. L’annulation de la grâce constitue, d’autre part, une première dans les annales du palais royal marocain, le roi n’ayant jamais eu à retirer la grâce qu’il octroi à des centaines de prisonniers chaque année. Toutefois, la gravité des crimes commis par le pédophile sur des enfants sans défense, a visiblement motivé la décision du roi, réputé pour sa compassion et sa solidarité avec les faibles et les plus démunis. Le nom du pédophile aurait été anormalement glissé dans une liste de 48 prisonniers espagnols qui ont été graciés par le souverain marocain à la demande du roi Juan Carlos au cours de sa visite officielle au Maroc à la mi-juillet.
A présent que le multirécidiviste sexuel a quitté le Maroc pour l’Espagne, les questions fusent sur les moyens juridiques à disposition pour le remettre en prison. Les juristes devraient être confrontés à un véritable casse-tête procédurier, puisque aucune jurisprudence n’existe en la matière. Mais les Espagnols avancent d’ores et déjà que l’extradition est exclue, puisque cette procédure n’est pas prévue par les lois du pays. Reste en revanche la possibilité que le violeur en série, après la décision de retrait de la grâce royale, soit remis en prison en Espagne pour y purger les 28 ans qui lui restent de la peine à laquelle il a été condamné au Maroc en 2011.
Une convention d’entraide judiciaire existe entre l’Espagne et le Maroc et devrait servir y compris pour ce genre de cas selon des juristes. D’ailleurs, Mohammed VI dans la foulée de l’annulation de la grâce, a demandé au ministre de la justice marocain de coordonner avec la partie espagnole sur les suites à donner à cette affaire qui a sensiblement désenflé.
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