Les manifestants ne semblent pas près d’abandonner la rue en Turquie après six jours de violents accrochages avec les forces de sécurité, et en dépit des excuses présentées par les autorités pour les brutalités policières.
Dans la nuit de mardi à mercredi, pour la sixième nuit consécutive, des affrontements ont repris entre manifestants et forces de l’ordre. Des milliers de manifestants ont bravé la pluie en campant sur la place Taksim à Istanbul, d’où est partie la première étincelle de la fronde. Mais le vent de la contestation ne concerne plus seulement Istanbul et la capitale, Ankara. Les protestations ont gagné d’autres villes de province et la détermination des manifestants a redoublé après la mort de deux manifestants. Des milliers d’autres ont été blessés ou faits prisonniers. A présent, la contestation risque de prendre de l’ampleur avec l’entrée en jeu de plusieurs syndicats qui se sont solidarisés avec les manifestants. Les manifestants demandent notamment la démission d’Erdogan, actuellement en tournée au Maroc, en Algérie et en Tunisie. De nombreux turcs laïcs reprochent au premier ministre islamiste son autoritarisme étouffant et ses tentatives d’islamiser de force les institutions et la société turques.
L’hostilité des opposants au premier ministre a visiblement poussé ce dernier à se draper dans un mutisme éloquent. Après avoir enflammé les manifestants par ses déclarations agressives aux premiers jours des manifestations, Erdogan ne livre plus de commentaires. Mardi à Alger, deuxième étape de sa tournée maghrébine après Rabat, le premier ministre turc d’habitude très disert, n’a pas souhaité commenter les événements qui secouent la Turquie.
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