L’Italie est dans l’impasse dans le politique comme dans l’économique.Après trois tours du scrutin présidentiel ces jeudi et vendredi matin, aucun des candidats en lice pour succéder à l’actuel président de la République, Giorgio Napolitano, dont le mandat s’achève le 15 mai prochain, n’est parvenu à obtenir la majorité des deux tiers requise. Après les trois tours du vote au siège de la Chambre des députés, les 1007 « grands électeurs » chargés d’élire le prochain président, n’ont pas encore réussi à départager entre les candidats en lice. Ils devaient vendredi après-midi, passer à un quatrième tour, où seule la majorité simple (504 voix) est requise pour débloquer la situation. Au cours des trois premiers tours du scrutin, les postulants devaient recueillir la majorité des deux tiers, soit 672 voix sur les 1007 qui constituent le collège des Grands électeurs (630 députés, 315 sénateurs, 4 sénateurs à vie et 58 délégués régionaux). Mais, aucun des candidats en lice n’a pu se démarquer des autres en raison des consignes qui auraient été données par les principaux partis politiques de la gauche et de la droite, aux votants, les invitant à s’abstenir ou de se prononcer par un bulletin blanc. En Italie c’est presque une tradition ce genre de tractations politiques interminables, puisqu’à ce jour, seuls deux présidents ont été élus dès le premier tour (Francesco Cossiga en 1985 et Carlo Ciampi en 1999) tandis qu’en 1971, il a fallu 23 tours pour que Giovanni Leone finalement élu à la présidence.
Pour les élections actuelles, la candidature de l’ancien chef du gouvernement et ex-président de la Commission européenne, Romano Prodi dont la candidature, a été proposée par le chef de file du Parti démocrate, (PD-gauche), Pier Luigi Bersani, et approuvée à l’unanimité des 450 parlementaires du PD, membres du collège des « grands électeurs ». D’ailleurs, Prodi, est le seul candidat qui fait le poids parmi les autres candidats, car il jouit d’une grande marge de popularité dans le pays, en considération de son ancienne expérience au sein de l’exécutif italien. Mais il ne peut compter sur l’appui des partis de droite et à un dégré moindre de ceux du centre. Les divergences se posent non pas au niveau des candidatures, mais au niveau des états-majors des principaux partis politiques du pays notamment le PD de Bersani et le Parti du peuple de la liberté (PDL-droite) de Silvio Berlusconi, qui ont toutes les difficultés du monde à s’asseoir autour d’une même table pour trouver un terrain d’entente et éviter au pays une nouvelle crise que personne ne souhaite en Italie.
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