L’alternance de la droite et de la gauche à la tête de la présidence en France n’empêche pas Paris de maintenir au top son partenariat avec le Royaume chérifien. C’est dans cette perspective que s’inscrit la première visite d’Etat, qu’effectue ce mercredi et jeudi au Maroc, le président François Hollande. L’objectif principal de ce voyage, estiment les observateurs, est surtout de consolider un partenariat d’exception qui unit déjà la France au Maroc, son premier partenaire au Maghreb.
Au plan économique, la coopération maroco-française se trouve à un état avancé, puisque pas moins de 750 entreprises françaises, dont 36 des 40 cotées au CAC40 sont présentes au Maroc, où elles génèrent 80 à 100.000 emplois. Près de 36% des touristes que le Maroc accueille chaque année, sont des Français alors que la part du lion (50 %) des IDE injectés sur le marché marocain provient de l’Hexagone.
La France souhaite par ailleurs faire du Maroc à travers la colocalisation, un hub ouvert sur l’Afrique subsaharienne compte tenu de la présence croissante de grands groupes marocains (IAM, RAM, Banques, Assurances etc.) dans plusieurs pays de la sous-région, où leur part de marché ne cesse de se consolider.
Au plan politique et diplomatique, les rapports ont été la plupart du temps au beau fixe et le sont encore plus aujourd’hui sous le gouvernement socialiste de François Hollande, alors que l’Algérie qui est en mauvais termes avec le voisin marocain à cause du conflit du Sahara Occidental, s’attendait plutôt avec l’arrivée au pouvoir des socialistes, à une volte-face radicale de la France à l’égard du royaume chérifien notamment dans le dossier du Sahara. Mais ça n’a pas été le cas au grand dam des dirigeants algériens et ceux du Front Polisario.
Vu les intérêts économiques entre les deux pays et la parfaite entente entre Rabat et Paris au plan géostratégique, l’alternance des gouvernements de droite et de gauche en France comme au Maroc, n’altère en rien ces excellents rapports qui unissent les deux pays. La France s’est imposée sur l’échiquier international comme étant le plus fidèle allié politique du Maroc tant dans l’affaire du Sahara qu’au sein de l’Union Européenne. Paris n’a cessé de réaffirmer son soutien au plan d’autonomie marocain comme « base sérieuse et crédible » de discussion tout en plaidant pour une « solution négociée dans le cadre de l’ONU ». Par ailleurs, le gouvernement français continue à défendre avec la même ardeur les intérêts du Maroc au sein des instances dirigeantes de l’Union européenne.
De leur côté, les Marocains répondent présent chaque fois qu’ils sont sollicités par l’équipe dirigeante à Paris, comme se fut le cas dans les dossiers malien, syrien ou proche-oriental. Il s’agit donc d’une alliance stratégique où chacun des deux pays retrouve son compte.