Après l’abandon par Nicosie de la taxation des dépôts bancaires, les Chypriotes s’attendent maintenant au vote du parlement sur un plan B, unique solution pour éviter que l’Union européenne n’arrête dès lundi le versement de liquidités aux banques de l’île.
« Les prochaines heures vont déterminer l’avenir du pays », a déclare le porte-parole du gouvernement avant le début de la séance du Parlement. Le gouvernement de Nicosie a, d’ailleurs, appelé les parlementaires à « prendre les grandes décisions » de nature à éviter l’effondrement financier du pays. En l’absence d’un accord sur un plan de sauvetage entre le gouvernement de Nicosie et les bailleurs de fonds, la Banque Centrale Européenne (BCE) a menacé de couper le robinet de l’euro aux banques chypriotes. Seule la mise en place d’un programme commun entre la BCE, l’UE et le FMI assurant « la solvabilité des banques » permettrait la reprise des versements, a averti la BCE. A Bruxelles, l’annonce d’une proposition consistant à taxer les dépôts bancaires pour sauver les banques, avait fait l’effet d’une bombe. A Chypre, la crainte d’un retrait massif des dépôts par des clients désabusés s’est vite installée. Finalement, le Parlement a rejeté le projet de taxation qui devait rapporter 5,8 milliards d’euros, mais les autorités ont dû fermer les banques depuis le 16 mars. Mais, c’est en Russie que l’annonce de cette taxation avait suscité les plus grandes craintes, une large partie des fonds placés dans les banques chypriotes appartenant à des russes.
Les critiques fusent de partout contre les dérives du système bancaire de Chypre qui compte moins d’un million d’habitants. Mais au cours des dernières années, l’île méditerranéenne s’est transformée en un refuge pour capitaux douteux, notamment russes, contribuant à la crise financière de son système bancaire. Pour sortir de l’ornière, L’Eurogroupe exige que les sacrifices ne soient pas assumés uniquement par les contribuables européens. Sous la pression de l’UE, le gouvernement chypriote a concocté un nouveau plan. Il comporte un fonds de solidarité, doublé d’un texte limitant les mouvements de capitaux sur lesquels le Parlement doit se prononcer ce vendredi dans un scénario de vraie tragédie.
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