Que se passe-t-il réellement en Algérie? Plus de vingt quatre heures après l’assaut donné par les forces algériennes contre les extrémistes islamistes, retranchés avec leurs dizaines d’otages dans le site gazier de In Amenas, les informations les plus contradictoires circulent.
Pas d’images, pas de journalistes sur place. Uniquement des rumeurs filtrées au compte-gouttes et aussitôt démenties par d’autres indiscrétions encore plus douteuses. Momentanément, cette confusion sur le sort et le nombre de tués parmi les otages occidentaux semble arranger les autorités algériennes. Le nombre de morts est si élevé qu’Alger évite de lever le voile, du moins dans l’immédiat, sur la réalité d’un bain de sang qui aurait fait des dizaines de tués. L’Algérie a d’ailleurs été ouvertement critiquée par les principales capitales occidentales pour la gestion hasardeuse de cette prise d’otages sans précédent. En donnant un assaut quasi-irréfléchi, les autorités algériennes ont préféré le coup de force aventureux à la négociation avec des ravisseurs lourdement armés et, surtout, très déterminés. Le premier ministre français a déploré « le décès de plusieurs otages », sans être en mesure d’en préciser « le nombre ni la nationalité ». Mais il a saisi l’occasion pour affirmer que la prise d’otages en Algérie « justifie encore davantage la décision de la France » d’intervenir militairement au Mali voisin. En effet, les deux pays partagent 1400 km de frontières désertiques, qui sont un véritable refuge pour les groupes islamistes liés à Al Qaïda et les mouvements séparatistes. Autant de monde qui s’adonne à toutes sortes de trafics : drogue, armes, migrants subsahariens, otages occidentaux, dans une vaste zone pratiquement impossible à contrôler.
Mais ce qui rajoute aux craintes des capitales occidentales et asiatiques dont les ressortissants figurent parmi les otages, c’est que l’opération militaire algérienne se poursuivait toujours, vendredi après midi. Et sans informations convaincantes des autorités algériennes.
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