Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, inculpé jeudi dernier de fraude et d’abus de confiance, a fini par céder aux pressions de l’opposition, en présentant officiellement sa démission de son poste. Le dirigeant du parti ultranationaliste « Israel Beitenou » qui a fusionné avec le Likoud, parti du Premier ministre, Benjamin Netanyahu pour le prochain scrutin, a expliqué sa décision par sa volonté d’avoir plus de temps pour préparer sa campagne pour les élections législatives du 22 janvier.
« Je me retire provisoirement » du gouvernement, a déclaré Lieberman, 54 ans, précisant que sa démission lui laissera davantage de temps pour mener campagne. « J’entends intensifier mon implication dans la campagne et je n’ai aucun doute quant à son issue », a-t-il ajouté. Poursuivi en justice pour fraude et abus de confiance dans une affaire qui remonte à 2001 et concerne la promotion d’un ancien ambassadeur au Belarus, qui lui avait fourni des renseignements confidentiels sur une enquête menée contre lui, Lieberman a en outre souhaité que son procès soit rapide. Il compte parvenir à accord négocié avec le parquet, avant de remettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu sa lettre de démission qui prendra effet mardi matin. En effet, en Israël, les affaires judiciaires se règlent souvent par des arrangements entre l’accusé et le parquet. Pour le cas de Lieberman, si la peine est assortie de la mention de « turpitude morale », il risque d’être frappé d’interdiction de siéger au gouvernement pour une période de 7 ans. En revanche, cette mention ne l’empêchera pas de postuler pour un siège au Parlement. En attendant les prochaines législatives, c’est le chef du gouvernement, Netanyahu qui assurera l’intérim du ministère des Affaires étrangères.