Le procès par contumace contre quatre anciens chefs de l’armée israélienne accusés d’être les commanditaires de l’assaut meurtrier organisé en mai 2010, contre un navire turc qui se rendait à Gaza, a débuté mardi à Istanbul. La justice turque reproche aux soldats israéliens d’avoir fait un usage disproportionné de la force contre les militants turcs, notamment d’avoir « mitraillé des gens qui brandissaient des fourchettes, des cuillères ou des hampes de drapeau ».
L’assaut contre le navire turc « Mavi Marmara », qui faisait partie d’une flottille internationale acheminant une aide humanitaire vers Gaza, s’était soldé par le meurtre de neuf militants turcs pro-palestiniens. Une cinquantaine d’autres occupants du navire ont été plus ou moins grièvement blessés lors de cette attaque. Le ministère public turc a requis la prison à vie contre l’ex-chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, les ex-chefs de la marine et de l’aviation, Eliezer Alfred Marom et Avishai Levi, et l’ex-chef des services secrets Amos Yadlin, pour avoir ordonné l’assaut contre le navire Mavi Marmara. Les quatre gradés du Tsahal, aujourd’hui à la retraite, sont inculpés en tant que « commanditaires de meurtres avec brutalité ou actes de cruauté ». Les relations entre Ankara et Tel Aviv, autrefois cordiales, se sont fortement dégradées après l’assaut et l’arraisonnement du « Mavi Marmara » par les forces israéliennes. La Turquie a abaissé le niveau de sa représentation diplomatique dans l’Etat hébreu, suspendu la coopération militaire et expulsé l’ambassadeur d’Israël d’Istanbul. En l’absence des accusés, le procès revêt surtout une valeur symbolique, sachant que les autorités israéliennes excluent l’’extradition de quatre mis en cause, tout en rejetant les poursuites dont ils font l’objet.